Mirabilia
Mirabilia
Judith Rothchild expose ses gravures en manière noire, ses dessins grand format et ses livres d’artistes au Cellier des Chanoines à Lodève du 6 au 29 juin.
Elle exposera également les dessins grand format (114 x 77) en crayon conté saisis sur le vif dans son village, mais aussi à l’ancien Ecole des Beaux Arts de Sète ou dans les réserves de l’Institut Botanique de Montpellier.
Il y aura aussi une sélection des plus de 40 éditions de livres d’artistes créés avec son partenaire Mark Lintott sous le nom Editions Verdigris.
Détails de l'exposition
« Dans la gravure noire, la nuit est profonde : le travail fait poindre le jour dans cette nuit », on ne saurait mieux dire que Diderot dans ses Essais sur la peinture pour faire suite au Salon de 1765. C’est de cette nuit profonde que surgissent comme autant d’apparitions surréelles les créations, qui semblent des créatures vivantes, de Judith Rothchild : butternut, chou, pastèque, œufs, bocal, coquillages mais aussi fenêtre et volets, nénuphars et escaliers, coquillages et coraux. Avec cette graveuse née en 1950 aux Etats-Unis où elle a suivi un cursus artistique avant de s’installer dans un petit village de l’Hérault en 1974, ces éléments de notre vie quotidienne sont magnifiés. Nous avons l’impression de les voir pour la première fois, dans leur beauté, leurs nuances et leur singularité. Grâce au travail de cette artiste qui, pour pratiquer la manière noire depuis plus de 20 ans, sait manier le brunissoir avec patience et talent afin de « faire monter doucement la lumière », les épines d’un chardon (Chardon et feuille, 2019) semblent si douces qu’on se surprend à vouloir les caresser. Et le verre de la carafe à moitié emplie d’eau réussit le paradoxe d’être d’une transparence diaphane tout en semblant d’une solidité à toute épreuve. Du grand art qui, comme l’écrit Virginie Caudron, directrice du Musée du dessin et de l’Estampe Originale de Gravelines conduit « le spectateur à se mettre à méditer devant une feuille de chou ». Judith Rothchild a beau travailler avec l’ombre et la lumière, ses créatures de papier nous semblent plus vivantes, plus palpables que leurs modèles. Venues de la profondeur de la plaque de cuivre criblée d’encre noire, elles gardent de cette origine une aura et un rayonnement particuliers, comme magnétiques. Leurs teintes délicates , qui se déclinent subtilement du noir au blanc en passant par l’infinie gamme des gris, rappellent la finesse et le velouté du pastel, art de la lumière et de la couleur dans lequel, l’artiste s’est illustrée avant de se consacrer à la manière noire et au dessin.
Article de Laurence Paton paru dans Art & Métiers du Livre (n°367, mars-avril 2025) © Éditions Faton, tous droits réservés.

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